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Ca se passe comme ça à l'Atelier de la Vivacia
C’était génial !!
Un stage de travail du bois aux outils à main à l’Atelier de la Vivacia pourrais bien se résumer a ca. Mais je sens bien que vous allez rester sur votre fin, alors je vais développer un peu et vous raconter ça…
On est mi-Janvier, ya stage et ça caille grave ce matin, même dans l’atelier ! Je me lève plus tôt pour faire ronfler le poêle à bois et faire couler le café.
On est au jour 1 de ma première session de stage sur les fondamentaux du travail du bois à la main. Pour ma première ça s’annonce pas mal, les trois gaillards qui vont arriver je les connais déjà un peu, on s’est déjà croisé plusieurs fois à Epinal et même à l’atelier un an avant à l’occaz d’une réunion sur mes futurs stages. Avec eux je suis assez confiant, ils sont sympas, souriants et sans prise de tête, ça va le faire !
On commence tranquillement avec le café et on se met à l’aise, on parle de tout et de rien, mais je ne vous cacherais pas qu’on parle surtout de bois…
Allez ! Ça y est ! Il fait bon dans l’atelier, on commence par de la théorie. Pour partir sur de bonnes bases, il y a pas mieux que « le matériau bois ».
Je sentais que ce programme ne les faisait pas trop rêver, être à l’atelier mais devant un vidéo proj, je ne vais pas les blâmer. Mais finalement je les ai trouvé vachement intéressés et participatifs ! Bon, j’avais préparé mon coup, ici je reste sur du pratico-pratique et surtout très concret et ça, ça leur parle vraiment.
Petite pause-café pour reposer les méninges. Je me rends compte que la pause n’en est pas vraiment une. Ça rebondit dans tous les sens sur les sujets qu’on vient d’aborder. C’est super intéressant! On échange sur les vécus de chacun dans leurs projets menuiserie et ils se rendent compte directement que ces bases là, il faut vraiment les avoir !
Fini de rigoler, Ils sont chauds et moi aussi. On attaque encore un bout de théorie avec le « séchage du bois ». Un morceau un poil plus costaud mais toujours empreint de ma marque de fabrique : On va pas trop loin mais on ne s’arrête pas trop tôt. Là, ça commence à prendre des notes et je commence à entendre des trucs du genre « ha mais c’est pour ça que mon panneau a pété ! » On est bon ! Et tout le monde est mûr pour un bon repas !
Bon, sur le sujet du repas, je vais passer quelques détails sous silence mais j’aime bien la bonne bouffe et certain avait ramené quelques spécialités locales !
D’ailleurs merci les gars !
On attaque l’aprèm avec le dernier morceau de théorie : « L’affutage »
Là, j’ai senti que j’avais un peu pousser leur patience, on était entouré d’outil, ils avaient un peu de mal à se tenir. Mais surtout, après le repas, la pénombre et le vidéo proj c’est dur, très dur… Ils s’en sont bien sortis, franchement ! Je suis vite passé à l’affutage pratique, là direct, ça les a réveillés !
On était au milieu de l’aprèm quand je leur ai dit : « Allez, on attaque les Rabots…» Tu vois les gosses à l’entrée de Disneyland ? Bah on en était pas loin, mais personne ne s’est rouler parterre pour acheter un tee-shirt avec ma photo dessus… Dommage, je remballe le carton…
On y était enfin, le stage de travaille du bois aux outils à mains commence, ils ont appris ce qu’est un rabot et comment le régler.
Je leur ai donné un bout de bois et je les ai laissé jouer pour se faire à la sensation. Quand ça ne se passe pas correctement ils ont appris à identifier le problème, à le comprendre et le résoudre. Ils ont fait plein d’erreurs mais c’est aussi ça le but et j’étais là pour redresser le tir quand il fallait ou les laisser se planter quand c’était opportun !
Jour 2
On est en avance par rapport aux prévisions que je m’étais faite, on attaque « Le Corroyage », de bon matin. Après le café syndical obligatoire.
A partir de là, terminé la théorie pour tout le reste du stage, on passe à la pratique pure ! Je commence par décortiquer chaque point un a un et ensuite c’est à eux de jouer, ça se passe super bien et les copeaux s’accumule au sol. On ne se lasse pas d’entendre et de voir le copeau voler, découvrir avec un rabot toutes les façons de s’en servir. Voir pour la première fois une pièce de bois droite et d’équerre naitre entre ses mains c’est quelque chose !
Cette journée aussi est intense. Cette fois pas pour le ciboulot mais pour le physique. Ce n’est pas tellement dur quant on a l’habitude, mais quand on débute on est souvent crispé et on gâche souvent de l’énergie. Mais c’est formateur et c’est pour ça qu’ils sont ici.
Jour 3 et 4
On se retrouve 2 semaines plus tard et on commence toujours le même rituel : Café et discussions boiseuses (non, pas oiseuses). J’entends des « j’ai ressorti mon rabot le weekend dernier, jusque-là je pensais qu’il ne fonctionnait pas bien mais en fait nan, je n’savais pas m’en servir ! » ou des « je suis retourné voir mes meubles et j’ai compris pourquoi ça n’allait pas ! »
Bon, là clairement on attaque le vif du sujet, non pas que les deux premiers jours ne sont pas importants car ce sont sur de bonnes fondations qu’on construit un édifice beau et durable. Mais là, on est dans le cœur du sujet : « les assemblages » C’est quand même là-dessus qu’on prend son pied et que le meuble se construit !
Au programme « le tenon/mortaise » et « la queue d’aronde » les deux assemblages emblématiques du menuisier et de l’ébéniste.
Beaucoup de choses à apprendre, le traçage, l’utilisation de nombreux outils, la réalisation et les ajustements. Encore une fois, je sais bien que les gars sont là aussi pour faire des erreurs, c’est extrêmement formateur. Les gestes sont un peu gauche, parfois laborieux mais ça le fait quand même. N’oublions pas comment c’était quand papa a retiré les roulettes du vélo… Heureusement que quelqu’un nous tenait un peu, jusqu’à ce qu’on se rendent compte en se retournant que plus personne ne nous tient et là c’est parti ! Bah là, c’été un peu pareil et je dois dire que (contrairement à moi à 5 ans) ils ne se sont pas cassés la gueule. Ça tient, c’est pas mal ajusté et mécaniquement ça fait le boulot. Dans un premier temps c’est tout ce qu’on demande, une belle esthétique vient avec la pratique et l’expérience.
En résumé l’important dans ce stage c’est avant tout les connaissances avec lesquelles on repart, un bagage sérieux et solide pour réaliser ensuite chez soi et sans filet ses projets de menuiserie et ébénisterie. Pour tout vous dire, en les regardant bosser et apprendre, je me suis clairement revu dans mes premiers moments où j’ai commencé à travailler à la main. Sauf qu’eux ont condensé en 4 jours des déclics qui m’ont parfois pris plusieurs mois voire plusieurs années à comprendre.
Je vous ai parlé ici du premier stage mais les autres étaient tout pareil, mais un peu différent, avec quelques correctifs. Héééé oui, moi je suis comme le bon vin…
Au cours de ces trois premières sessions de stage la soif d’apprendre et la gentillesse de chacun m’a bluffé ! Je m’y attendais un peu mais c’est fort ! Ce fut un plaisir fou pour moi de faire ces stages, je me donne à fond, je suis réellement rincée à la fin de chaque weekend mais cette banane que je me tape ensuite ! Je suis remonté à bloc le lundi matin quand je repars au boulot je pense déjà aux prochaines sessions !
Un Grand merci à Hervé, Alain, Patrick, Didier, Pierre, Sébastien, Anne, Marie Christine et Dana !
